Ciao tutti, this is our weekly report (13 – 19 October) about the situation at the French/Italian border between Ventimiglia and Menton.

Ciao tutti, this is our weekly report (13 – 19 October) about the situation at the French/Italian border between Ventimiglia and Menton. The other reports until now will be published soon. It’s in french and english.

Attention Police Violence Included:

Bonjour à tou.te.s,

Cette semaine, nous avons rencontré 484 personnes à la frontière. Le nombre le plus élevé depuis le début de la collecte de données. Nous savons aussi que 22 personnes supplémentaires ont été refoulées, bien que nous ne leur ayons pas parlé, car elles ont été directement amenées à Vintimille par la police, le bus, la croix rouge ou parce que nous avons entendu parler de leur arrestation mais nous ne les avons pas vues après. Cela porte le nombre total de refoulements cette semaine à au moins 506. Nous avons entendu parler d’une famille avec 6 enfants, dont 2 enfants en bas âge, qui ont traversé la frontière par les montagnes sous de fortes pluies. Certains témoins nous ont appris qu’ils avaient été arrêtés, mais nous n’avons jamais pu les rencontrer. Le premier chiffre, 484, comprend 21 mineurs non accompagnés, 12 femmes et 3 nourrissons.

Mineurs

Un groupe de Kurdes irakiens nous a parlé de trois de leurs amis mineurs, qui ont été ramenés en France par la police italienne.

Un jeune homme de 16 ans est arrivé récemment à Lampedusa et s’est déclaré comme mineur. La police aux frontières italienne ne l’a pas contrôlé et, après son arrivée, nous lui avons parlé et sommes retournés au poste italien, qui l’a ensuite contrôlé et transféré en France.

Nous avons rencontré un adolescent de 17 ans, enregistré comme mineur à Trieste. La police italienne a vérifié ses empreintes digitales ici à la frontière mais n’a pas trouvé dans le dossier celles qu’il avait données à Trieste. Ils l’ont enregistré une deuxième fois ce jour-là comme ayant 19 ans, comme il était écrit sur son refus d’entrée et avec un nom différent du vrai, même s’il leur avait dit que ce nom n’était pas le bon. Ce jeune homme avait avec lui la preuve de sa première identification à Trieste. Nous sommes retournés à la police italienne avec lui pour demander des explications. Un officier de police a nié l’erreur et a déclaré que le papier était un document italien officiel et que le mineur devait rester en Italie. Nous avons insisté et le même policier a déclaré qu’il devrait jeter le document et essayer à nouveau. Nous avons quitté la police, sommes revenus au bout de vingt minutes et à ce moment-là, le policier avec qui nous avions négocié n’était plus présent. Un autre policier a repris l’affaire et a renvoyé le mineur en France.

Deux jeunes de 16 et 17 ans, également enregistrés comme mineur à Trieste, n’a pas été contrôlé par la police aux frontières italienne. Nous sommes retournés avec eux à la police italienne et ils ont été transférés en France.

Quatres mineurs, 14, 15, 15 et 17 ans : Le jeune homme de 14 ans a été enregistré comme tel à Trieste et a passé 12 jours dans un camp de mineurs. Même chose pour ceux de 15 ans. Nous les avons ramenés à la police des frontières italienne et ils ont été transférés en France. Le jeune homme de 17 ans n’est pas resté avec nous.

Un groupe de cinq mineurs ont tenté de traverser la voie ferrée pour se rendre en France de nuit vers 3 heures. Ils ont été arrêtés par la police française. Parmi eux, trois jeunes de 16 ans viennent d’être enregistrés avec quatre empreintes digitales pour la première fois en tant qu’adultes en Italie, comme cela était écrit sur leur refus d’entrée. Les deux autres mineurs ont donné leurs empreintes digitales en Bosnie et se trouvaient également dans un camp de mineurs. L’un d’eux s’est fait voler sa carte de camp de mineur par la police française.

Violence policière

Une fois encore, nous avons été informés de plusieurs cas de violences policières. Une personne nous a dit que la police française avait volé la copie de son récépissé et qu’il avait reçu un coup de pied dans le dos par un policier français.

Un autre homme nous a dit avoir vu un Soudanais se faire frappé par la police française.

Une femme qui est demandeuse d’asile en France a déclaré qu’elle avait également été giflée par la police française et que la copie de son récépissé, valable jusqu’au mois de décembre, avait été volée par la police française. Elle voyage avec son petit ami, qui est également demandeur d’asile en France. Il a été banni d’Italie pendant 5 ans, a été contrôlé par la police à Vintimille et amené en France en voiture. Elle a essayé de le rencontrer et a été arrêtée lors de la tentative. La police française a également volé le portefeuille de son petit ami, qui se trouvait dans sa poche. Les deux ne sont pas autorisés à entrer dans le pays où l’autre est en ce moment.

Un homme nous a dit qu’il avait été battu par la police française.

Une autre personne nous a dit qu’il avait été arrêté dans un train à 6h15, menotté avec des liens en plastique et qu’il avait pu se libérer un peu plus tard. Il a expliqué qu’il avait tenté de s’enfuir de la police, mais avait été appréhendé et frappé à plusieurs reprises à coup de poing sur le visage. Dans cette confusion, il a perdu son sac à dos et son portefeuille contenant de l’argent et des documents. Il a ensuite été à nouveau giflé. L’homme semblait très confus au moment de notre rencontre, mais cet incident a été confirmé par d’autres personnes qui ont été arrêtées au même moment.

Plusieurs personnes ont été aspergées de gaz au poivre au visage par la police française lors de leur libération des algecos PAF. Ils sont arrivés en pleurs et avec des difficultés respiratoires.

Les vols

Nous avons également entendu parler d’autres cas de vol commis par la police française. De l’argent aurait été volé à un homme et une femme nous a dit que la même chose s’était produite avec sa carte de métro et sa demande d’asile française.

Longue détention

Une fois encore, plusieurs personnes ont été retenues pendant un très long moment. Au moins 8 personnes ont passé 20 heures à la PAF.

Une personne a été enfermée pendant 23 heures et a confirmé qu’elle n’avait rien eu à manger ni à boire.

Nous avons rencontré 6 personnes du Yémen et plusieurs personnes du Népal, ce qui est très rare. La majorité de la population venait d’Afrique du Nord, d’Afghanistan, du Pakistan, du Kurdistan et du Soudan.

Kesha Niya

****English version****

Hello everyone,

This week we met 484 people at the border. The highest number since data collection began. However, we know of 22 more people who have been pushed back, although we did not speak to them, because they were directly brought to Ventimiglia by the police, the bus, the red cross or because we heard of their arrest but did not see them afterwards. It brings the total number of push backs this week to at least 506. We heard of a family with 6 children including 2 toddlers who crossed the border over the mountains under heavy rains. We know from some witnesses that they got arrested but we were never able to meet them. The first figure, 484, includes 21 unaccompanied minors, 12 women and 3 infants.

Minors

A group of Iraqi Kurds told us about three of their friends, minors, who were brought back to France by the Italian police.

A 16-year-old recently arrived in Lampedusa and registered as a minor. The Italian border police did not check on him and after he arrived, we spoke to him and went back to the Italian border police, who then checked on him and transferred him to France.

We met a 17-year-old, registered as a minor in Trieste. The Italian police checked his fingerprints here at the border but did not find in the file the ones he gave in Trieste. They registered him a second time this day as a 19-year-old as it was written on his refus d’entrée and with a different name as the real one even if he told them this name wasn’t the good one. This young man had with him the proof of his first identification in Trieste. We went back to the Italian police with him to ask for explanations. A police officer denied the error, and said that the identification paper was an official Italian document so the minor must remain in Italy. We insisted on the official status of the 17-year-old and the same policeman said he should throw the document away and try again.
We left the police, returned after twenty minutes and at that point the policeman we negotiated with before was no longer present. Another policeman took over the case and sent the minor back to France.

A 16 and a 17-year-old, also registered as minors in Trieste, were not checked by the Italian border police. We went back with them to the Italian police and they were transferred to France.

Four minors, 14, 15, 15 and 17, came into contact with us at the border. The 14-year-old was registered as a 14-year-old in Trieste and spent 12 days in a minor camp. Same for the 15 years old. We took them back to the Italian border police and they got transferred to France. The 17-year-old did not stay with us.

A group of five minors tried to cross on the train tracks to France at night around 3. They were arrested by the French police. Of these, three 16-year-old just got registered with 4 fingerprints for the first time as adults in Italy as this was written on their refus d’entrée. The two other minors gave their fingerprints in Bosnia and were also in a camp for minors there. One of them got his minor camp card stolen from the French police.

Violence

Once again we have been told of several cases of police violence. One person told us that the French police stole the copy of his récépissé (French asylum request) and that he was kicked in the back by a French policeman. Another man told us that he saw a Sudanese being beaten up by the French police.

A woman who is an asylum seeker in France said she was also slapped by French police and that the copy of her récépissé, which runs until December, was stolen by French police. She is on the trip with her boyfriend, who is also an asylum seeker in France. He was banned from Italy for 5 years, was checked by the police in Ventimiglia and brought to France by car. She tried to meet him and was arrested during the attempt. French police also stole her boyfriend’s wallet, which was in her pocket. Both are not allowed to enter the country where the other is right now.

A man told us that he had been beaten by the French police.

Another person told us that he was arrested on a 6:15 a.m. train, tied up with cable ties, and was able to free himself a short time later. He explained he tried to run away from the police but was apprehended and punched several times in the face. In this confusion he lost his backpack and wallet containing money and documents. He was then slapped again. The man appeared very confused at the time of our meeting, but this incident was confirmed by other people who were arrested at the same time.

Sevral people were peppersprayed in the face by French police when they were released from the PAF. They reached us crying and having difficulties to breathe

Thefts

We also heard about other cases of theft by the French police. Money was reportedly stolen from a man and a woman told us that the same thing had happened with her subway card and her French asylum application.

Long Detention

Once again, several people have been held in disproportionate detention. 8 people were in the PAF for 20 hours.

One person was locked for 23 hours and confirmed he had nothing to eat or drink.

We met 6 people from Yemen and several people from Nepal, which is very rare. The majority of people were coming from the North Africa, Afghanistan, Pakistan, Kurdistan and Sudan.

Kesha Niya

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